Les coulisses du « je » avec Catherine.

Résiliente :

« la résilience définit la capacité à se développer quand même, dans des environnements qui auraient du être délabrants »

Persévérante :

qui demeure ferme et résolu dans une action entreprise

Mes passions La nature, activités manuelles, lecture
Ma devise/dicton/citation Souris à la vie et la vie te sourira !
Ma gourmandise ! Chocolat
Projet en cours Développer ma petite entreprise

Toujours plus haut, toujours plus loin ! !

C’est ce que m’a inspiré Catherine quand je l’ai rencontrée ! Avec ses grands yeux ouverts sur la vie, pleins d’un regard franc qu’elle pose sur les autres et sur elle-même, en profondeur, avec courage.

C’est qu’il n’est pas facile de traverser les 20 premières années de sa vie avec un bégaiement qui lui vaut des moqueries et des humiliations constantes. Ce défaut d’élocution ira d’ailleurs jusqu’à lui faire quitter l’école. Le risque est grand de se laisser glisser dans l’isolement, de se recroqueviller.

Catherine, elle, a fait un autre choix : celui de l’action et de la résilience.

En transformant le négatif en tremplin, en tirant des difficultés leçons et force pour se réaliser, en passant du statut de victime à celui de metteur en scène de sa vie, en distançant le passé pour se concentrer sur l’avenir : elle s’est dépassée.

En l’écoutant me dire son parcours, les mots « confiance ; audace et  mérite » clignotent devant mes yeux. Jugez-en par vous-même !

Faut-il, dans ce contexte, être confiant et audacieux pour choisir comme premier métier la restauration et s’exposer implacablement et continuellement aux clients, aux autres, malgré l’angoisse de trébucher un peu trop souvent sur les mots et de s’attirer encore railleries et gloussements ! « Ça a été ma première façon de dépasser ce handicap – nous dit Catherine –  J’ai développé toute seule ma propre technique pour m’en sortir, notamment en rythmant le débit de mes phrases. J’ai pris au fur et à mesure de l’assurance auprès des clients et suis finalement restée 7 ans dans la restauration ! »

En effet, l’expérience se révèle si positive qu’en quelques années, elle devient responsable adjointe d’un restaurant. Tout un dépassement de soi, non ? 

Mais elle aspirait à autre chose, elle cherchait sa voie.

Elle reprend alors ses études là où elle les avait laissé, les réussi, change de métier pour devenir secrétaire en commerce international, non tant par passion pour ce métier que pour répondre aux exigences qu’elle a envers elle-même : grandir, se dépasser. Puis après avoir fait un passage dans l’industrie des télécoms, où elle continue à grimper les échelons, elle décide de faire un bilan de compétences, toujours dans le but de se trouver, pour satisfaire son besoin d’aller voir le « pour quoi » elle était vraiment faite, « Jusque là j’étais guidée surtout par le besoin d’évoluer personnellement et de m’assumer financièrement – nous explique-elle – Tout ce que j’ai fait m’a d’ailleurs beaucoup apporté et mes responsabilités ont toujours été crescendo. Mais un jour, j’ai décidé de faire le point ! »

Maryse Hania de Natmatiss l’accompagne dans cette démarche. Elle prend conscience du plaisir qu’elle a à travailler avec ses mains, se souvient d’avoir rencontré toute jeune une tapissière en sièges et d’avoir été interpelée par son métier. Elle prend alors la décision de se reconvertir pour enfin exercer sa passion : elle suit une formation du Greta dans les Arts appliqués de l’école Boule en couture d’ameublement grâce à un CIF. Une fois achevée la formation, une grande question se pose : reprendre le poste qui l’attend ou tout laisser ? Catherine hésite « Je me disais : j’ai un bon job, bien payé, ce n’est pas raisonnable ! Mais finalement j’ai tout quitté et dans la foulée j’ai passé le CAP couture d’ameublement qui n’était pas obligatoire, et que j’obtiens ! C’était important pour moi d’aller au bout de ma démarche !

Bien sûr, je suis passée et passe encore par des grands moments de doutes (vais-je y arriver ? Suis-je vraiment faite pour ça ?), mais j’ai aussi des moments de forte conviction et puis, tout se déroule avec tellement de facilité, de fluidité ! C’est un signe, signe que j’ai trouvé ma voie ! »

Aujourd’hui Catherine a lancé son activité. Et elle avance, étape par étape, … inexorablement !

Confidences

N : Quels sont les principaux évènements, positifs et négatifs, qui vous ont fait grandir ?

Dites-nous pourquoi vous ont-ils fait grandir et en quoi ?

CS : Je suis née dans une famille modeste, de parents qui ont misés sur une bonne éducation pour leurs enfants. J’étais timide et j’ai souffert de bégaiement pendant mon enfance jusqu’à 22/23 ans. Ce qui a eu pour conséquence un échec scolaire qui m’a amenée à quitter l’école après la 1ère et sans formation. Ma vie professionnelle a été un combat qui m’a construite et aguerrie. Bien qu’entourée d’amis et de ma famille, j’ai vécu de longues années de solitude avant de rencontrer mon mari qui a su m’aider à m’affirmer en m’encourageant et, à acquérir une autonomie affective. Autre élément positif qui m’a fait grandir : la maternité et la vie de famille.

 N : Racontez-nous comment vous les avez dépassés.

CS : Le bégaiement, je l’ai dépassé en prenant plus d’assurance dans ma vie professionnelle  (restauration) et dans ma vie sociale. J’ai fait un travail sur moi. J’ai saisi les opportunités professionnelles qui m’ont permises d’évoluer et de changer d’orientation. J’essaie de voir la vie du côté positif.

 N : Qu’est-ce qu’ « une femme réalisée » pour vous ?

CS : Une femme qui se sent sur son propre chemin, en harmonie avec ses aspirations profondes, qui a vaincu ses démons du passé.

 N : Avez-vous eu un modèle ?

CS : Pas vraiment de modèle, seulement des personnages de films qui m’ont marqués et « parlés » ; quand j’ai vu pour la première fois vers 15 ans Scarlett dans Autant en emporte le Vent, et plus tard Yentl ; ces deux personnages féminins se battaient contre vents et marée pour aller au bout de leurs convictions, pour s’en sortir.

 N : Quelles sont les valeurs morales non négociables pour vous dans la vie ?

CS :  Respect de l’autre – Humilité – Volonté

 N : Quel est votre prochain objectif ou le rêve que vous voulez réaliser ?

CS : Mon objectif est de développer mon entreprise.

Le rêve improbable que je voudrai réaliser serait de jouer un jour dans une pièce de théâtre.

 N : Si vous n’aviez qu’une seule chose à dire à toutes celles qui veulent se réaliser, que leur diriez-vous ?

CS : De s’écouter et de suivre leurs aspirations profondes.
Et qu’elles recherchent  et obtiennent l’adhésion de leurs proches, ce que j’ai eu avec mon mari.