Les coulisses du “je” avec Chantal Lévy
S’ouvrir de nouveaux horizons. Si aujourd’hui Chantal est architected’intérieur et auteure de plusieurs livres, le chemin pour y arriver n’était pas évident. Appartenant à une génération où la femme n’était attendue nulle part sauf « au tournant », elle a su faire montre d’indépendance d’esprit et d’une détermination hors du commun pour se réaliser ! Petit aperçu.
Mes passions | Le mot « passion » est pour moi trop fort, car pouvant aller jusqu’à la mort ! Je dirais plutôt « enthousiasme puissant » pour mon métier et l’écriture. |
Ma devise/dicton/citation | Ma devise : « Ne pas abandonner ! »Jamais ou impossible, deux mots qui n’ont pas de place dans mon vocabulaire.Deux citations qui me plaisent bien : « Appuyons-nous sur les principes, ils finiront toujours par céder. » – Edouard Herriot
« Il faut rire avant d‘être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » – Jean de La Bruyère |
Ma gourmandise ! | J’adore avec 3 “O” le chOcOlat nOir ! |
Projet en cours | Un chantier génial en recherche et créativité à Paimpol et mes bébés: 2 manuscrits en cours d’écriture. |
Plutôt que de la subir, Chantal s’émancipe vite d’une relation mère-fille qui ne la fait pas grandir. Elle comprend qu’elle est sa propre et principale alliée pour se réaliser et s’ouvre par elle-même de nouveaux horizons.
C’est comme ça qu’elle passe un concours pour intégrer une école de dessin à l’insu de ses parents. Et elle le réussit ! Elle passe 4 ans à l’école de design et arts appliqués Auguste Renoir à Paris où elle étudie entre autres le dessin industriel. Elle y rencontre son premier amour dont le métier du père (architecte) va l’inspirer : c’est cela qu’elle veut faire !
Elle prolonge ses études de 3 ans aux Beaux-Arts de Paris (où elles ne sont que trois filles à suivre les cours !) et commence sa carrière d’architecte ou ce qui deviendra sa carrière car Chantal nuance : « à cette époque les femmes ne pouvaient qu’être « nègre » dans un cabinet d’architecte, il était impensable qu’elles gèrent un chantier ! »
Pionnière, c’est ainsi qu’on pourrait qualifier la personnalité de Chantal, car non seulement elle est devenue architecte mais elle a su s’imposer par son professionnalisme dans le monde très masculin du bâtiment. Tout comme l’un de ses personnages-modèles, Conchita Citron, grande torera des années 50*, pionnière elle aussi dans son art, Chantal entre dans l’arène des chantiers, seule femme face à des équipes constituées exclusivement d’hommes et … les gèrent !
Quel beau pied-de-nez aux idées reçues, à la tradition quand elle sclérose, à la facilité du fatalisme et à la peur ! Place donc au courage de poursuivre ses rêves jusqu’au bout car se réaliser pleinement en est la récompense.
Confidences
N : Quels sont les principaux évènements, positifs et négatifs, qui vous ont fait grandir ?
Dites-nous pourquoi vous ont-ils fait grandir et en quoi ?
Chantal : Deux événements initialement négatifs m’ont fait évoluer positivement.
D’abord le pessimisme poussé à l’extrême assaisonné d’une absence de tendresse de ma mère m’ont obligé à rapidement aller voir ailleurs et m’ont permis de grandir sans entraves. Pas de cocon difficile à quitter donc et un désir profond de ne pas lui ressembler. Objectif atteint : une grande chance je crois !
Puis le fait d’avoir vécu mes vingt premières années en ignorant tout de l’histoire de ma famille. Mais à mes 22 ans, mon grand-père parle et je découvre enfin mes racines cachées. Cette découverte modifie profondément et soudainement le cours ma vie.
J’en ai écrit un livre publié l’année dernière ! www.leslivresdejulia.com
N : Qu’est-ce qu’ « une femme réalisée » pour vous ?
Chantal : Une femme “réalisée” peut être une femme qui avance sans revenir sur le passé, sur ce qu’elle aurait pu faire ou ne pas faire.
N : Avez-vous eu un modèle ?
Chantal : plusieurs personnes et personnages m’ont servi de modèle. Parmi eux, Conchita Citrone**, une grande « torera » des années 50, rare femme dans ce monde très machiste de la corrida. Elle entrait dans l’arène avec tout son courage combattre des taureaux mais surtout des hommes qui l’attendait au tournant. Et elle a excellé dans cet art !
N : Quelles sont les valeurs morales non négociables pour vous dans la vie ?
Chantal : Non négociable dans ma vie: la fidélité.
Si l’on cherche dans le dictionnaire la définition du mot fidélité, voici
ce que l’on y trouve – qualité de celui qui est fidèle à ses engagements – mais aussi – qualité d’une chose conforme à la vérité. Exactitude.
Pour moi, la fidélité peut se résumer dans la symbiose de ces deux définitions : un engagement indéfectible à l’égard des personnes, des projets, des choses aussi.
Non pas pour toujours car le mot est trop puissant pour nous autres, pauvres mortels, mais pour très longtemps ! Mon éternel problème de “fondations” peut être !
Donner le maximum, en sachant que l’on peut compter sur la fiabilité de l‘Etre, n’est ce pas rassurant ? J’ai toujours mis en exergue cette façon de vivre et suis intraitable sur un quelconque manquement !
Pour conclure sur le sujet, je citerais encore une fois mon cher Jean de La Bruyère,
“le plaisir le plus délicat est de faire celui d’autrui”… mais le renvoie d’ascenseur est fort agréable à recevoir !
N : Quel est votre prochain objectif ou le rêve que vous voulez réaliser ?
Chantal : Mon objectif est de me faire éditer par une maison qui s’occupe de mes « bébés » !
N : Si vous n’aviez qu’une seule chose à dire à toutes celles qui veulent se réaliser, que leur diriez-vous ?
Chantal : Avancez et osez atteindre votre but sans vous retourner !