Comment passer de “bonnes” à “très bonnes” ?
Deux chercheuses de l’INSEAD, Herminia Ibarra et Otilia Obodaru,ont conduit une étude sur le leadership au masculin et au féminin. Après analyse de plus de 22.244 questionnaires, elles conclurent que les femmes faisaient aussi bien, si ce n’est mieux, que les hommes dans tous les domaines… sauf la vision*. Est-ce pour cela que les femmes ont du mal à accéder aux plus hauts postes ?
Surprises, nos deux enquêtrices creusèrent ce résultat et trouvèrent trois bonnes raisons pour cela :
- Les femmes développent leur vision au travers de travaux partagés avec des collègues. Le consensus qui en sort est perçu comme celui du groupe, et non pas celui de l’animatrice du groupe. A l’inverse, les hommes réfléchissent seuls ou s’approprient plus volontiers le travail communautaire.
- Les femmes peuvent hésiter à faire des annonces audacieuses, de peur de manquer d’analyses documentées pour asseoir leur réflexion (et se faire challenger en réunions).
- De nombreuses femmes interrogées semblent peu croire à ce genre d’affirmation péremptoire et préfèrent garder les pieds sur terre.
Leurs recherches leur firent aussi découvrir que les femmes peuvent être aussi bonnes que les hommes à ce jeu de la vision. Cela suppose remplir trois conditions :
- Elles doivent plus réseauter (tant au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur) pour avoir une vision plus large de leur environnement.
- Elles ont à apprendre comment mieux communiquer leurs idées à une plus large audience.
- Enfin, elles doivent éviter de tomber dans la « trappe à identité », c’est-à-dire accepter le fait que ce qui vous a fait réussir jusqu’à présent n’est pas forcément ce qui vous conduira au sommet.
Vous êtes-vous interrogée sur la vision ? Si votre réponse est « non » prenez le temps de vous remettre en cause et de revoir les compétences nécessaires pour continuer à progresser.
Les femmes et les hommes ont des conceptions différentes de qui elles/ils sont en termes d’efficacité, de contribution, de leur valeur ajoutée et aussi de leurs gestions de priorités.
De mon point de vue, pour sortir de ce “piège identitaire” (lire mon billet sur la double contrainte des femmes) il est essentiel de revisiter le pourquoi de nos actions pour donner du sens à notre vision. C’est déjà le premier pas vers le leadership !
* terme qui exprime où je veux aller dans le sens de la direction à donner en tant que leader et faire en sorte qu’elle soit partager.