Jeune athlète prodige devenue yogi, Marie Hongnat s’est forgée un chemin authentique et riche de sens. Elle nous ouvre les portes de cette quête de soi sincère et pleine de sagesse. Quel a été votre parcours avant de devenir professeure de yoga ?
Dès mon plus jeune âge, j’ai été prise de passion pour la natation synchronisée que j’ai pratiquée à haut niveau. J’ai suivi un parcours Sport Études. J’ai arrêté la natation à un moment charnière. Je devais choisir entre me consacrer à mon objectif d’équipe nationale ou suivre une voie plus classique. Mes parents m’ont fortement conseillé de reprendre des études normales.
J’ai fait une prépa, une école de commerce, puis j’ai travaillé dans des grands groupes puis dans des start-up. J’ai ensuite fait de l’entrepreneuriat social en Inde.
Ca n’est qu’en 2016 que j’ai reconnecté avec le sport et mon corps. J’ai découvert le yoga tout à fait par hasard, une amie m’a proposé de l’accompagner à un cours. Un long chemin a commencé…un processus de transformation qui a duré 6 ans.
Pourquoi avez-vous choisi cette voie ? Quel a été le déclic ?
Je me suis souvent retrouvée en dehors des sentiers battus et j’ai toujours eu une sorte de quête d’alignement et de sens encore très présente dans ma vie. Alors que mes parents ne sont pas du tout sportifs, mon corps m’a toujours beaucoup parlé. En école de commerce et en entreprise, je me suis de plus en plus déconnectée de moi-même.
Or, le yoga aide à reconnecter son souffle, son corps et son esprit en une seule unité. Il s’agit d’une réunification de ces 3 dimensions, elles peuvent vivre en harmonie et ne sont pas indépendantes les unes des autres. J’ai pris conscience de cela dès les premiers cours que j’ai suivis et j’étais heureuse de retrouver ces sensations.
La décision de changer de vie et de m’engager dans cette discipline, je l’ai prise en plein Covid. De retour d’Inde, je vivais chez ma mère et je triais des photos de l’époque où je faisais de la natation synchronisée. Je retombe sur une photo de moi, en compétition solo. Elle a été prise juste avant que je nage. Vous savez, il y a quelques instants où l’on est debout sur le bord du bassin, en maillot avec toutes les paillettes cousues à la main… En voyant la photo, tout m’est revenu. Je me suis parfaitement souvenue de la posture que j’avais à ce moment-là, j’étais dans mon élément et je savais pourquoi j’étais là. Je me suis alors dis : “Je veux retrouver cette Marie, celle debout au bord du bassin”.
Qui est cette Marie que vous semblez avoir perdue ?
Je ne sais pas très bien qui je suis, même aujourd’hui, mais je sais qu’à ce moment-là j’exprime ma singularité et c’est cela qui me plaisait et me permettait de réussir. D’ailleurs, le jour de la photo, je suis devenue championne d’Ile de France.
Je suis là au bord de la piscine, avec mes fragilités et mes sensibilités – qui sont assez exacerbées par rapport à la moyenne j’ai l’impression ! Grâce au yoga, j’ai repris le chemin de cette authenticité… et je peux me servir de cette sensibilité au service de quelque chose de positif.
Je me sens plus utile en faisant un cours de yoga qu’en étant derrière un bureau où j’ai le sentiment de pas avoir de valeur ajoutée. Ma singularité ne servait pas à grand-chose.
Or, je découvre que chaque cours de yoga reflète la singularité de l’enseignant. Chacun y apporte une part de soi. Cela a été pour moi une réalisation jolie et importante. En entreprise, je trouvais ma singularité pénalisante – maintenant elle est bénéfique aux autres et à moi-même.
Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous rend heureuse dans votre nouvelle vie ?
Je dirais deux choses…
En pratiquant le yoga, on se connecte à son essence et on prend conscience que nous ne sommes pas uniquement ce que l’on donne à voir au travail ou en soirée… Notre être est énergétique. Le yoga permet une conscience cellulaire de son corps et cela joue beaucoup sur la confiance en soi.
Et j’adore enseigner. J’aime ces moments où tout le monde est connecté. On est sur notre tapis en tee-shirt, il n’y a plus d’âge, plus de classe sociale, plus de couleur, plus de différence culturelle, c’est un moment de rassemblement autour de quelque chose de super simple et c’est très beau !
Comment voyez-vous les prochaines étapes de votre parcours ?
Je ne sais où je serai plus tard… Aujourd’hui le yoga est mon histoire mais je vais peut- être aller vers autre chose, qui sait ? Je sens que j’ai le cœur ouvert au partage et j’aimerai mêler d’autres choses au yoga comme mon envie de voyage. J’aimerais, par exemple, concevoir des retraites de yoga qui seraient aussi des occasions de découvrir une région de France.
Quelle est votre devise ?
Celle que je me répète quand je fais quelque chose qui me terrorise :
“et si c’était facile” et “un pas après l’autre”
Mon autre devise est “show up”. J’essaye aussi de ne pas laisser mes émotions empiéter sur la joie des personnes qui m’entourent et qui sont là pour moi. Comme disent les anglo-saxons, je veux “show up”, être là pour l’autre et lui offrir la meilleure version de moi-même.
J’ai plein d’autres devises, ce sera pour une autre fois !
Interview réalisée par Tamia Menez B’Chiri – Un grand Merci Tamia !
Et vous qui découvrez ce témoignage, qu’est-ce qui raisonne en vous ? Qu’en avez-vous pensé ?
Qu’avez-vous ressenti-e ?