Choisir de se réaliser » Ingénieure ou ingénieuse, Conservatrice ou conservateur…. Y a-t-il un style, un savoir faire, des codes …. Pour s’affirmer dans un environnement dit masculin ?

Témoignages de deux femmes passionnantes et déterminées le 24 novembre lors de notre soirée réseau. 

Dominique Claude : ingénieure

Initialement, ses études de marketing devaient l’amener à côtoyer un monde assez féminin.

Avec un DUT  en gestion commerciale, elle a intégré un groupe américain où la position de la femme dans l’entreprise n’a jamais été bridée… du moment qu’elle faisait « le job » ! C’est ainsi qu’à 23 ans, elle a géré une équipe de 18 hommes.

Puis, elle a choisi  un groupe français, très différent.

Elle a  eu l’opportunité d’accéder à des postes de direction sans les diplômes requis.

C’est son manager qui l’a encouragée à reprendre des études. Après 15 ans d’activités, elle a passé son diplôme d’ingénieure.

Toutefois,  sans rien  lâcher de ses obligations familiales et professionnelles.

Dans l’un et l’autre domaine, il a fallu s’appuyer sur de fortes valeurs et des accords solides pour respecter à la fois la carrière de chacun et la vie familiale, essentielles pour l’homme et la femme. Ce fut possible grâce au respect de chacun et un contrat négocié et solide.

Par exemple, quand elle devait partir en voyage pour une mission de trois semaines, son compagnon s’engageait à ne pas voyager.  Pour garder le lien et être présente à chaque repas auprès de ses filles, elle préparait menus et plats à l’avance. “J’ai toujours fait en sorte qu’elles  sachent que je les aiment toujours très fort, même loin de la maison et je leur démontre quand je suis de retour à la maison : elles sont « mes exclusivités . En période de congés scolaires, elles sont  venues me rejoindre dans les différents pays où je me trouvais. Je partage avec elles l’ouverture aux autres… et les décalages horaires : au fil du temps, elles comprennent mieux ce que mes engagements sont, et ce qu’ils veulent dire pour moi.”

Pour elle, ce qui importe avant tout, c’est ce qu’elle fait,  ce qu’elle est,  avec les autres.

Agathe Revert :  conservatrice, restauratrice  d’œuvres métalliques  (habilitée musée de France).

Elle a su braver les attentes de sa famille : faire de longues études pour prétendre à un métier « intellectuel ». Elle a choisi un Master d’Arts plastiques.

Elle a commencé comme régisseur d’œuvres et de bâtiment (c.a.d. accrocher des pièces au mur, mais aussi s’occuper d’électricité, de plomberie et de maçonnerie …. ). Elle a constaté que ce travail demandait beaucoup de force physique. À 28 ans, devant cette évidence, elle a décidé de déléguer aux hommes certaines tâches qui demandaient force et résistance.

Là, elle a découvert qu’il était aisé de travailler avec des hommes à condition de montrer ses compétences et de prouver sa capacité à assumer des tâches polyvalentes en respectant les points forts de chacun.

Elle crée en 2014 son entreprise , www.andcrom.com, dans un univers dit masculin,  avec l’objectif principal de conserver et restaurer des œuvres issues de trois doubles domaines : artistique et automobile, artistique et motocyclette, artistique et cycle.

Alain Bublex, Aérofiat 2.1, 1993                                                                                                                                                   Alain Bublex, Aérofiat 2.1, 1993

Elle est l’interface entre musée et artisans : elle les met en relation afin de répondre à des projets de restauration.

Agathe metre ruban 151217

Son projet pour les années à venir : passer son CAP mécanicien pour avoir l’autorisation de mettre les mains dans un moteur… comme un homme !

Pour accéder et s’affirmer dans un environnement masculin, elle reconnaissent l’une et l’autre qu’il faut :

Savoir affirmer ses choix.

– Faire preuve de détermination, d’adaptabilité, de volontarisme et pouvoir garder un  haut niveau d’exigence.

– Savoir oser prendre des risques …. mesurés.

– Saisir les opportunités : toutes deux, au cours de leur parcours, ont croisé un homme,  l’une un manager et l’autre un galeriste, qui leur ont permis d’évoluer.

 – Montrer qu’on peut exercer un travail d’homme tout en restant une femme.

C’est ainsi que Dominique, en maintenant aussi bien sa place dans la société que dans  sa famille , a donné envie à Agathe, sa cadette de 20 ans , d’avoir maintenant une famille en combinant harmonieusement vie de famille et réussite professionnelle.

A la question “que feriez-vous différemment ?”, elles ont répondu :

  • négocier mieux mon salaire”
  • “rien. Tout mon cheminement était indispensable pour faire ce que je fais aujourd’hui”

Ce que m’inspirent leurs témoignages ? Une belle démonstration pour élargir sa zone de confort en tirant parti d’une zone d’apprentissage. 

Peut-on s’épanouir sans prise de risque ? 

“Ce n’est pas parce les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles”. Sénèque

Et si  la prise de risque contribuait à notre épanouissement  ?

Alors, testez le  et venez partager avec nous vos expériences !