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L’égalité des sexes au sommet de l’entreprise est au point mort, et la confiance dans les affaires est extrêmement basse.  Mettre plus de femmes à de hauts postes pourrait bien être la clé d’un avenir meilleur pour les affaires et pour la société.

 Depuis 50 ans, la part des femmes dans la vie active n’a cessé de progresser. Pourtant, peu d’entre elles occupent des postes de direction. Aux USA, les femmes obtiennent plus de la moitié des diplômes d’études secondaires,  mais n’occupent que 16,9 pour cent des sièges du conseil d’administration de sociétés (classement Fortune 500).

 Pourtant les études conduites par McKinsey, entre autres, montrent bien que les femmes du top management apportent plus de créativité et d‘innovation de même qu’elles améliorent l’écosystème, parce que les dirigeantes d’entreprise correspondent mieux au profil moyen des clients et des employés. Pourtant, aujourd’hui, nous avons le sentiment que leur montée dans la hiérarchie a atteint un seuil .

 Les barrières, comme par exemple les facteurs culturels et les mentalités ancrées sont bien connues. McKinsey a fait des recherches en Europe et aux Etats-Unis qui révèlent qu’il est deux à trois fois plus difficile pour les femmes que  pour les hommes de progresser. La plupart des hommes ne voient pas les obstacles, même s’ils sont visibles pour la plupart des femmes. Pourtant, les interventions structurelles (souvent controversées), comme les quotas (au niveau du pays) ou des cibles (au niveau de l’entreprise), peuvent contrer les préjugés et améliorer les résultats. Attention, toutes les femmes n’ont pas envie de monter au sommet, certaines préfèrent des tâches moins absorbantes ou moins exposées.

 L’étude a centré sa recherche sur les femmes qui aiment faire preuve de leadership  tant dans leur vie professionnelle que privée.  Quelles sont leurs qualités ?

  • Donner du sens à leurs actions avec une vision à long terme
  • Faire des défis des opportunités d’apprentissage
  • User du levier de la confiance et nouer des relations
  • mobiliser leur entourage par l’espoir, la prise de risques et l’audace
  • insuffler une énergie positive

 Est-ce que cela sera suffisant ?  Nous ne pouvons pas le dire avec certitude, mais dans les sociétés qui ont favorisé cette forme de leadership, nous avons vu des résultats remarquables.

 A l’opposé, les études montrent que les valeurs « machistes » peuvent conduire à la prise imprudente du risque, une perte des valeurs morales, et l’érosion de la marque d’une entreprise.

  Il est intéressant de constater que la communauté financière internationale  évolue vers une vue  à moins court terme. Toutefois, cela ne pourra fonctionner que si les hommes se joignent au mouvement.  Il  y a  des preuves que le sentiment d’une forme plus consciente du capitalisme gagne du terrain. Dans une enquête mondiale de 64.000 personnes, John Gerzema et Michael D’Antonio (McKinsey)  ont constaté que deux tiers des répondants ont convenu que «le monde serait un meilleur endroit si les hommes pensaient plus comme des femmes. Les qualités dites féminines que les répondants ont choisies sont, par exemple, ” plans pour l’avenir, expression, raisonnables, fidèles, patientes, souples, passionnées, empathie et désintéressées ».

Pour ma  part, je souhaite marquer une vigilance sur la définition des mots et l’impact que cela peut générer si nous n’en approfondissons pas le sens ou si nous ne le nuançons pas :

  • la qualité dite masculine  « prise de risque » est à pondérer avec  « raisonnables » : faire la part des choses et oser la prise de risque réfléchie.
  • La notion «désintéressées »  ne doit pas être dissociée de « gagner un salaire à compétences égales ». Nous devons  être dans une réalité économique et responsable.

 Je rencontre dans les ateliers que j’anime, nombreuses femmes qui me disent « je ne suis pas intéressée par l’argent ». Est-ce que accepter de gagner sa vie en accord avec le travail réalisé et les compétences égales aux hommes  est une question de « désintéressement » ?

Quelles parts laissons-nous à l’autonomie et  à la responsabilité partagée ?

Source : http://www.mckinsey.com

Et vous, pensez-vous que les femmes peuvent sauver le capitalisme ?