A l’occasion de la journée de la femme, c’est le moment de faire le point sur ce sujet.

Si nous en jugeons par ce que nous observons,  le constat est clair : les femmes représentent 2% des noms de rue, 3% des personnages historiques à rôle positif dans les manuels scolaires, 3% des personnes célèbres mises au Panthéon… donc les femmes jouent un faible rôle.

Pourtant, au début des années 90, l’historienne des sciences Margaret Rossiter s’intéresse au sort des femmes dans la mémoire scientifique. Battant en brèche l’idée un peu simpliste selon laquelle le faible niveau d’éducation des filles dans la population globale aurait interdit l’émergence de grandes mathématiciennes, physiciennes ou biologistes au cours des siècles, Margaret Rossiter déniche les travaux d’une foule de femmes scientifiques dont certains remontent au Moyen Âge.

Elle fait le contrepoint de l’effet (Saint) Matthieu mis en lumière par Merton, sociologue américain. Celui-ci se basait sur la citation canonique: «  À celui qui a, il sera beaucoup donné et il vivra dans l’abondance, mais à celui qui n’a rien, il sera tout pris, même ce qu’il possédait.  » (25:29).

Merton a utilisé cette référence évangélique pour illustrer comment les chercheurs et les universités les plus reconnus maintenaient leur domination sur le monde de la recherche en captant au titre d’une excellence temporaire la majorité des crédits des promotions et des recrutements. Une fois installés ils ont la possibilité de bétonner des positions inexpugnables quelles que soient leurs performances ultérieures.

Cela n’est pas l’exclusivité de la science. Cela se retrouve aussi en entreprise où les plus connus accaparent les meilleurs projets et les crédits.

Les « perdants » de ce processus sont souvent, au contraire, des figures marginales dépourvues de positions solides, d’une localisation centrale ou sont moins bien établis et susceptibles de se battre pour eux ou de protester contre leur exclusion, ce qui montre que le savoir-faire politique peut jouer un rôle au moins aussi important que les travaux eux-mêmes dans la fabrication des mythes scientifiques.

C’est dans ce contexte que Margaret Rossiter mit en avant la figure de  Matilda Joslyn Gage et parla de l’effet Matilda.

 Qui est Matilda ? Une suffragette américaine qui, dès les années 1850, mettaient en évidence l’appropriation par une minorité (d’hommes, à son époque) de la pensée co-construite par d’autres (dont des femmes) ou par des collectifs (comprenant des femmes).

Moralité : le combat est celui de supprimer l’effet Matilda et de restaurer la part des femmes dans les progrès de l’humanité.

Alors soyons visibles dans le progrès de l’humanité !

Changeons et partageons le changement !

Sources :
http://www.dalett.com/croyez-vous-en-saint-matthieu-en-matilda/
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Matilda
http://www.eveleblog.com/approfondir/au-fait-cest-quoi-leffet-matilda/