Je viens de lire un article tout à fait édifiant sur le Robert Junior: les exemples pour expliquer les mots aux enfants sont bourrés de clichés sur les filles et sur les garçons! Les filles sont des pestes, les garçons courageux! Allez faire un petit tour sur l’article, c’est tout à fait édifiant.
Suite à cette affaire, certains ont également découvert un dictionnaire des écoliers, édité par l’éducation nationale qui est encore plus stéréotypé. Exemple: La définition du “père” : “C’est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’est le chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme.”
Alors, pour être juste, il faut quand même savoir que ce sont des élèves qui ont créé les définitions. Bon, on peut reprocher aux enseignants de ne pas avoir corrigé ensuite pour le rendre plus politiquement correct. Mais un travail d’élève a-t-il pour finalité d’être lissé pour faire plaisir? Non, car le vrai travail collaboratif comporte toujours un risque, celui de donner un résultat inattendu. Sinon, ce n’est plus un travail coopératif! C’est un travail téléguidé par l’enseignant où la liberté créatrice a disparue.
Bien sûr, je ne cautionne pas la mise en ligne sans correction de ce dictionnaire car entre faire un travail collaboratif et en donner le résultat sans précaution, il y a de la marge. Ce dictionnaire ne peut pas être un modèle pour tous les élèves. Par contre, il est un bon document de départ pour faire un travail sur les stéréotypes et la manière dont ils se propagent ou dont ils persistent…
Allez, je propose un nouveau travail collaboratif pour des élèves de collège (troisième) ou en cours de philo en terminal: corrigez moi tout ça!
En tout cas, j’ai encore plus d’exemples pour ma conférence de vendredi sur la sexualisation précoce des filles!