Delphine Toutain

son parcours de gestionnaire avec une passion certaine pour l’art  l’a conduite à écouter le besoin des artistes et à construire son parcours professionnel en créant à 25 ans son entreprise TADA 

Elle est intervenue il y a 3 ans dans le cadre du thème « être stratège » dans LeRéseau

Depuis 2015 Delphine a accompagné 750 artistes plasticiens. Elle pilote l’administration des studios des artistes pour qu’ils puissent se développer et se consacrer à la création. Son métier est un métier de l’ombre.

Delphine ne connaissait pas ce milieu. Elle a développé un lien avec les arts plastiques à travers les émotions que les œuvres lui ont transmis.  Sa famille a une culture de l’entreprenariat.

Elle a commencé des études de droit, avec une spécialité en droit de la propriété intellectuelle à Paris. Elle combine droit et histoire de l’art en auditrice libre à l’école du Louvre.

A la suite de son master elle s’interroge sur les métiers du droit ; Elle fait un premier pas dans le milieu professionnel, elle travaille pour la Picasso Administration dans le cadre d’un stage à la suite de ses études.

Les 4 points pratiques pour construire stratégiquement sa visibilité

1/ Saisir sa chance 

A travers ce stage elle constate que l’inventaire des œuvres des artistes de leur vivant est une activité à développer. Elle rencontre un de ses mentors, Tatyana …., qui a un profil proche du sien droit et histoire de l’art. Cette dernière lui présente Prune Nourry Plasticienne qui la recrute pour travailler avec elle aux Etats Unis …

2/ Investir sur soi même

Acquisition de connaissances, sur base de curiosité, de bon sens et de rencontres … le stage de départ n’était pas rémunéré, elle a mis toutes ses économies dans ce stage.

L’artiste lui propose de travailler avec elle en France et travaille encore avec elle.

3/ Comprendre son environnement

Delphine réunit tout son réseau pour approfondir la faisabilité de son projet d’installation en auto-entreprise à 25 ans .

Après avoir écarté une piste de salarié, elle se lance avec sa première cliente.

Elle approfondit sa connaissance du milieu de l’art :

  • elle constate que personne ne s’occupe vraiment des inventaires des œuvres des artistes de leur vivant.
  • Un artiste a souvent une personnalité phobique de la gestion administrative
  • les artistes peuvent aussi utiliser le numérique pour promouvoir leurs œuvres, mais implique un savoir-faire et une gestion.

Elle décide donc de proposer donc un accompagnement complet des artistes dans leur démarches administratives, leurs inventaires, une boîte à outil numérique et son activité de « vulgarisation de la gestion administrative » devient aussi une activité de formation des artistes pour qu’ils deviennent plus autonomes dans ce domaine.

Banco ! Depuis 2015,  Delphine a accompagné 750 artistes plasticiens. Elle pilote l’administration des studios des artistes pour qu’ils puissent se développer et se consacrer à la création. Son métier est un métier de l’ombre.

TADA est une SAS.

Delphine développe des partenariats de formation des artistes auprès des écoles d’arts.

4/ Se rendre visible 

Cet ouvrage intéresse les artistes et a pérennisé le contact avec les écoles.

Delphine est un partenaire de confiance pour ses clients artistes.

Le milieu de l’art est assez étroit et finalement elle se fait connaitre et développe sa clientèle et va donc recruter des collaborateurs.

En conclusion un voyage commence par un premier pas …

Les questions et remarques des participants :

S’agit –il de petits pas ? le constat  c’est qu’il s’agit de fournir énergie et  dynamisme ainsi qu’une forte  capacité à saisir des opportunités ! Il s’agit donc de grands pas !

    • Delphine précise qu’au quotidien il y a beaucoup de “petits” pas aussi !
  • As-tu été encouragée par ta famille dans la voie de l’entreprenariat ?
    • je viens d’une famille d’entrepreneurs qui m’a encouragée et aidée à l’auto-édition de mon  livre.  Un soutien et une belle « permission » au sens de l’analyse transactionnelle. Ce métier est nouveau ! 
  • Cette offre est-elle adaptable à l’artisanat d’art ? l’artisan peut aussi avoir besoin de soutien et d’aide administrative.. ?
    •  le modèle est adapté aux artistes plasticiens, je  travaille sur les studios, sur les relations avec les galeries et les inventaires ; A ce stade je n’arrive pas bien à transposer mon modèle sur l’artisanat d’art. En effet les artisans sont déjà dans une démarche de création d’une entreprise et soutenus en ce sens (chambre des métiers).
  • Quel est le « Why » de Delphine ?
    • Que la création plastique existe et dure..
    •  c’est aussi l’amour pour la création des artistes et pour la conservation de leurs œuvres qui lui donne la motivation et le sens de son travail.
    • c’est ce qui la ressource lorsqu’elle a des moments de doutes dans son activité
  • Comment Delphine a-t-elle trouvé sa vocation ?
    • Difficile à dire, envie de concilier une activité d’entreprise et mon émotion, la joie « intersidérale » ressentie dans les expositions face aux œuvres des artistes cela me ressource..
    • Les déclics : la découverte du droit d’auteur .. et une découverte à l’école du Louvre des artistes et de l’histoire de l’art..  et il y a peut-être une grand-mère mécène des artistes à ferme Saint Siméon.. ??
  • Il y a dans ton parcours une activité de formation, de transmission, d’enseignement en école peux -tu nous en parler davantage :
    • j’apprécie le contact avec les étudiants, je mets en place un nouveau langage qui permet aux artistes de devenir plus autonomes avec l’utilisation des plateformes internet via Instagram.. Pour les jeunes artistes, je les accompagne par de  la formation.
  • As-tu des concurrents ?
    • Depuis 2 ans des auto-entrepreneurs développent l’activité d’aide administrative… j’ai développé une application numérique qui aide les artistes à être autonomes.. j’ai de l’avance..
  • Quels sont tes axes de développement ?
    • Je vais me développer en proposant des formations d’assistantes d’artistes auxquelles je proposerai mon outil..
    • Je passe sur des tâches plus stratégiques ..
    • je vais développer ma méthodologie « TADA »…

Il est nécessaire de se positionner sur le bon rôle et quitter les tâches d’exécutions.  Cela nécessite de passer par-dessus le « syndrome de l’imposteur »… et les doutes

Synthèse de ce parcours :

N’ignorer personne, saisir toutes les opportunités, travailler avec un ancrage, une motivation car la visibilité se construit au jour le jour, c’est long.. savoir gérer les échecs ..que l’on peut voir comme des informations pour la prochaine fois … rester dans l’action .. rester en contact avec les retours clients et cela est facilité par les réseaux sociaux ..

Bravo Delphine !!! quel talent ! quelle belle détermination !

Alors y-a-t-il une théorie pour construire stratégiquement sa visibilité ?

Oui ! apprendre à se connaître et à identifier sa motivation profonde – le domaine de l’art pour Delphine. L’émotion qui l’envahit quand elle est face aux oeuvres d’artistes. La joie qu’elle ressent… elle a sû être à l’écoute de ce qu’elle adore faire, le domaine qui la fait vibrer et qui lui donne des ailes, du sens… 

Et là, Delphine se met en action !  observe le domaine de l’art qui la passionne en posant un regard de stratège. Elle découvre qu’elle a une valeur ajoutée à apporter ! Elle fonce – passe par dessus le syndrome de l’imposteur ! Elle se positionne sur son coeur de métier avec sens et enthousiaste !!! Et crée le besoin chez les artistes ! 

Et vous, qu’est-ce qui vous fait vibrer dans votre métier ?