A part le rejet immédiat de la sexualisation précoce des filles, je trouve que les articles sont quand même assez superficiels et sur le ton de “mon dieu, c’est horrible, ce ne sont que de petites filles!”.
Mais c’est un peu court et pas assez nuancé pour avoir de l’effet.Prenons par exemple l’âge. Dans l’article de l’Express, une dame est interviewée à propos de ses deux fillettes de 13 et 9 ans.
Là, on fait une distorsion dans la façon de présenter les choses. Une fille de 13 ans n’est pas une fillette. Elle peut être réglée et faire 1m70. Et c’est ce qui fait la différence avec sa sœur de 9 ans qui joue aux Barbies et a des socquettes blanches.
L’une est sans doute pubère et l’autre pas.
A mon avis, une fille prépubère n’a rien à faire dans un salon de beauté. L’emmener au salon de beauté, c’est de la sexualisation précoce. La féministe en moi se révolte. A cet âge, on a autre chose à faire qu’à apprendre à plaire. (Si vous voulez, vous pouvez lire mon article sur la sexualisation précoce des filles et ses effets.)
En revanche, une fille pubère doit être accueillie dans le monde des femmes et certaines coutumes font partie de cette appartenance: mettre des soutiens-gorges, se regarder les fesses dans la glace pour essayer de voir si la marque de la serviette hygiénique ne se voit pas , se maquiller, pouffer bêtement avec ses copines ou s’épiler les jambes.
Donc, il n’y a rien de choquant que de voir une mère et sa fille partager des moments d’intimité en faisant des trucs de filles.
Mais faire des trucs de filles, ça peut être aussi autre chose que de s’épiler ou de comparer les dernières crèmes contre les rides. On peut aussi se regarder un bon mélo en faisant une grande consommation de mouchoirs, aller à la piscine, faire une rando, ou prendre une semaine de vacance all inclusive dans un hôtel pas cher en Tunisie, se faire un petit week-end en partant en voiture et s’arrêter sans discuter à chaque fois que l’on a envie de faire un petit pipi…..
Finalement, le problème de ces salons de beauté pour les petites filles (qui ne sont quand pas si nombreux), c’est qu’ils finissent par nous faire croire que la seule chose qui caractérisent la spécificité des femmes quand elles veulent “s’occuper d’elles”, c’est de se rendre belles.
Et je ne parle pas du fait non plus qu’on nous présente la norme du “sans poil” comme étant évidente. Sauf que justement, c’est le poil qui distingue la femme adulte de la fillette.
Mais bon, parler de poils, c’est carrément subversif. C’est encore plus choquant que ces salons de beauté pour fillettes qui préfèreraient sans doute aller faire un tour dans un zoo pour caresser les lapins ou les biquettes que d’avoir les pieds dans un bocal à poissons.
Et, vous, qu’est-ce que vous en pensez des salons de beauté, du maquillage et de l’antiride pour les vieilles de 5 ans?